« Ce n’était pas de ma responsabilité, et j’ai été reprimandé » : il y a presque 50 ans, Jean Gabin accordait sa dernière interview.

En 1976, Jean Gabin livrait sa dernière interview à la télévision française, un entretien consacré à un incident survenu en Italie lors de la promotion de son dernier film.

Dans sa dernière interview, Jean Gabin, 71 ans, revenait sur un incident survenu lors de la promotion de la comédie L’Année sainte, signée Jean Girault, dans lequel l’interprète de La Bête humaine donne la réplique à Jean-Claude Brialy.

Co-production avec l’Italie oblige, la promotion s’étend également sur ce territoire, et va se dérouler dans une ambiance électrique. Explications par Jean Gabin :

« Ils vont encore raconter que je suis un teigneux »


INA

« On me dit : ‘mardi il y aura un petit cocktail et il y aura des gens de l’ambassade de France et quelques journalistes italiens et français’. Alors je dis : ‘Je vais y aller’ parce qu’on me dit ‘ambassade de France’, si j’y vais pas, ils vont encore raconter que je suis un teigneux… J’connais ma réputation depuis l’temps. »

Le rendez-vous est fixé à 7 heures et demi mais change de date, du mardi au lundi. « J’arrive, mon vieux – pas tout seul, avec Brialy pis ma femme qui était avec moi – et je rentre dans un truc comme si c’était vraiment une conférence de presse diplomatique. Il n’y avait personne de l’ambassade, juste des journalistes italiens, une cinquantaine (…), et les gars et surtout les bonnes femmes renaudent quand j’arrive. Je me dis ‘ça commence bien’. »

« Et tu sais à quelle heure il les avait convoqués ? A 5 heures et demi ! Ils attendaient depuis 5 heures et demi et moi comme une bonne pomme, je me suis amené il était 7 heures et demi comme on m’avait dit. Ça a été houleux. (…) Rien n’était de ma faute, et j’me suis fait engueuler en arrivant. (…) Mais moi, régime Duvivier. J’ai été dressé par Duvivier : l’heure c’est l’heure ! »

Ecoutez la gouaille intacte de Jean Gabin

Julien Duvivier est un réalisateur avec lequel Jean Gabin a tourné à 7 reprises, entre 1934 (Maria Chapdelaine) et Voici le temps des assassins (1956). Ils ont connu plusieurs succès ensemble, dont Pépé le Moko ou La Belle équipe. Et visiblement, le metteur en scène était à cheval sur l’horaire ! Et voilà comment l’une des dernières conférences de presse de Jean Gabin s’est tenue dans une atmosphère crispée.

En fin d’interview, le journaliste Frédéric Rossif demande à Gabin si, alors qu’il vient de tourner son 94ème film, il arrivera à en faire 100. L’intéressé répond qu’il faudrait pour cela trouver des sujets pertinents mettant en tête d’affiche des gens de son âge. Il ignore alors qu’il ne tournera jamais plus.

L’Année sainte sort le 23 avril 1976, 20 jours après que l’acteur a présidé la première cérémonie des César. Le 15 novembre de la même année, il décède des suites d’une leucémie à Neuilly-sur-Seine. Il avait 72 ans.

Laisser un commentaire

Premiere Arpajon
Aperçu de la confidentialité

Ce site Web utilise des cookies afin que nous puissions vous offrir la meilleure expérience utilisateur possible. Les informations relatives aux cookies sont stockées dans votre navigateur et remplissent des fonctions telles que vous reconnaître lorsque vous revenez sur notre site Web et aider notre équipe à comprendre quelles sections du site Web vous trouvez les plus intéressantes et utiles.